This article was translated into French by Amélie Le Jeune. If you'd like to read the original English, you can do so on her site.
Où vis-tu ?
J’habite à Ripon, une petite ville du Yorkshire dans le nord de l’Angleterre. À proximité, on trouve beaucoup de terres agricoles, quelques bois, des rivières et de nombreux ruisseaux. En fait, trois rivières s’y rejoignent, ce qui favorise une grande diversité d’habitats.
Quelles sont tes espèces fétiches ?
C’est quand même un peu une question piège. Si je devais sélectionner deux espèces, je choisirais le butor étoilé et le balbuzard pêcheur. J’ai souvent passé des heures à scruter les roselières, convaincu qu’un butor se trouvait sûrement dans les parages. À première vue, son camouflage semble peu efficace, mais il lui suffit de faire quelques pas dans les roseaux pour disparaître aussitôt. Pas d’autre oiseau n’a un cri comparable à celui du butor.
Observer un balbuzard en pêche dans la baie de Findhorn, au nord de l’Écosse, reste l’un de mes meilleurs souvenirs ornithologiques : je l’ai vu plonger dans l’eau et réapparaître avec un poisson qui semblait visiblement mécontent. C’est un oiseau extraordinaire et vivre un tel spectacle est vraiment une chance unique !
Quelle est ta réserve préférée ?
La réserve naturelle de Nosterfield est le meilleur site près de chez moi. C’est là que j’ai aperçu mon premier, et à ce jour, mon seul butor. Elle regorge d’espèces aussi rares que merveilleuses. Elle est souvent peuplée d’ornithologues chevronnés, capables de distinguer un chevalier guignette d’un chevalier culblanc à un kilomètre de distance.
Cela dit, je dois accorder la médaille d’or à la réserve RSPB d’Otmoor dans l’Oxfordshire. La toute première fois que j’y suis allé, il y avait notamment des martins-pêcheurs, des milans royaux, des faucons hobereaux, des grandes aigrettes et une tourterelle des bois, sans oublier la vedette du site, un busard des roseaux, qui a fait une brillante apparition sous nos yeux. La seconde fois, par contre, je n’ai presque pas vu d’oiseaux. Mais tant pis, ça fait aussi partie du charme de l’ornithologie !
Comment t’est venue ta passion pour les oiseaux ?
Depuis toujours, je m’intéresse à la nature et les oiseaux sont parmi les espèces les plus faciles à observer. J’ai commencé avec les oiseaux des jardins : moineaux, merles, rouges-gorges… Ensuite, tout s’est enchaîné. Épouser une passionnée d’oiseaux n’a fait que m’encourager dans cette voie !
Quel est l’oiseau que tu as toujours voulu observer ?
C’est peut-être un peu cliché, mais je n’ai encore jamais aperçu l’aigle royal. J’ai vu des dizaines et des dizaines de fois celui surnommé en Écosse l’« Aigle du touriste », alias la buse variable, mais je n’ai encore jamais croisé le vrai. Un jour peut-être…
Avec quel oiseau as-tu eu le moins de chance ?
Une fois, j’ai participé à une sortie en bateau au large de l’ouest de l’Écosse pour tenter de voir le pygargue à queue blanche, que les ornithologues appellent aussi la « Porte de grange volante » à cause de la forme de ses ailes. Nous avons observé de nombreuses espèces fascinantes, mais ni aigle ni pygargue n’étaient au rendez-vous. Un programme de réintroduction est en cours sur l’île de Wight, au sud de l’Angleterre. J’espère que tout se passera pour le mieux !
Quel oiseau as-tu observé en dernier ?
Un jeune merle qui demandait la becquée à sa mère ! Il avait pourtant montré qu’il pouvait très bien se débrouiller seul en fouillant dans la haie lorsqu’elle avait le dos tourné.
Quelle est ton anecdote la plus amusante ?
Il y a de cela deux mois, alors que je travaillais très tôt le matin sur mon ordinateur, j’ai vu du coin de l’œil un pigeon se poser sur le porche. Jusque-là, rien d’étonnant. Lentement, j’ai commencé à me dire qu’il semblait anormalement gros pour un pigeon. En tournant la tête, j’ai réalisé qu’à un mètre de moi se tenait un héron cendré… Je ne sais pas lequel de nous deux a été le plus surpris ! Nos regards se sont croisés pendant quelques secondes avant qu’il ne s’envole…
Pour finir, as-tu quelques conseils à partager ?
Les autres ornithologues sont une mine d’informations. Sur une réserve, ils peuvent te renseigner sur les espèces présentes et sur les meilleures périodes pour les observer. En général, ils sont facilement reconnaissables à leurs équipements coûteux. Mais tu n’as pas besoin de faire de grosses dépenses pour débuter. Une simple paire de jumelles peut être d’une aide précieuse. Si tu as du mal à reconnaître un oiseau, ce qui nous arrive à tous, essaie de le prendre en photo avec ton téléphone. Un cliché même flou pourrait te permettre de saisir le petit détail qui t’aidera plus tard à identifier l’espèce.
Ta meilleure alliée ? La patience. Tu ne sais jamais quand la prochaine observation se produira. Si tu restais encore cinq minutes, eh bien, qui sait…
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